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Episode 1 : Les sorciers des lumières
1692
Mise en place d’un sommet de la Confédération Internationale des Sorciers. Les discussions au sujet des créatures magiques durent sept semaines et convient des délégations de gobelins, centaures et êtres de l’eau. Après ce sommet est créé le Code International du Secret Magique, qui cache et protège la communauté magique des moldus.
Cependant, un groupe de quatre sorciers français refuse de marquer cette frontière entre le monde des moldus et le monde magique. Ils rejettent le pouvoir abusif et défendent la liberté, aussi bien de penser que de pratiquer la magie. Ils décident de participer activement à la vie politique et sociale de leurs congénères et désirent un échange mutuel et bénéfique entre sorciers, créatures magiques et moldus. Ils se nomment Hypolita Pégusar, Adalbert Glaperoux, Elaphe Daguet-Touffu et Ambroise Corvo. On les appelle "Les sorciers des lumières", en référence à leur amitié avec Montesquieu.
Ils font partie de la délégation française lors du second sommet de la Confédération Internationale des Sorciers (C.I.S.) en 1750. C'est lors de ce sommet que l’article 73 est ajoutée au Code International du Secret Magique. L'article stipule que chaque conseil de la Magie de chaque pays doit travailler à cacher les créatures magiques vivant sur leur territoire.
A partir de 1751, ils sont parmi les 150 auteurs réunis par le philosophe Diderot et le mathématicien D'Alembert pour rédiger L’Encyclopédie (ou Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers). En 17 volumes de textes et 11 volumes de planches de dessin, l’ouvrage reste un monument. Ils en écrivent le 18ème volume secret : Inventaire Thaumaturgique des Connaissances du Moment, dans tous les Domaines de la Magie. La rédaction de l’Encyclopédie est achevée en 1772.
Dans les salons de la capitale, d’Auteuil et de Versailles, les quatre sorciers discutent de la liberté des noirs et des elfes de maisons ou de l’émancipation des femmes et des demi-géants avec Sophie de Condorcet, Olympe de Gouges et Benjamin Franklin. Ils fréquentent et inspirent Rousseau dans son principe d’égalité entre les hommes, sorciers ou moldus. Ils partagent avec Voltaire leurs idées de tolérance, de liberté et de justice. Que ce soit entre sorciers, moldus ou créatures magiques. En 1764, l'affaire "Sirven et le loup garou de la montagne noire" témoigne de cette association entre les sorciers et le philosophe.
1789
Un vent de révolution souffle sur le royaume de France. Alors que du côté des moldus, on prend la Bastille, les quatre mages décident de fonder une nouvelle école pour jeunes sorciers. Ils veulent rendre accessible à tous les connaissances philosophiques, magiques et techniques de l’époque sans distinction de rang : sangs-mêlés, nés-moldus ou sangs-purs. Ils se positionnent même pour l'intégration au cursus de certaines créatures magiques : gobelins, elfes de maison, centaures etc, contrairement à l'Ecole Beauxbâtons qui, à cette époque, sous la direction de Fulcran Lestrange, et pour copier Durmstrang, n'intégre aucun né-moldu dans son enceinte.
Louis Charles Antoine Desaix de Veygoux est justement un de ces né-moldus à qui Beauxbâtons refuse l'enseignement magique. Les sorciers le rencontrent lors du fameux épisode des Jacobins de Riom. Suite à cela, Desaix fait don de sa propriété à la cause et son manoir devient l'Ecole Griffsor. Sa proximité avec la chaîne des volcans, havre de nombreux dragons, « les vouivres des puys » ainsi que la forêt des gobelins charbonniers d’Auvergne proche du site permettent d’associer études magiques et soins aux créatures magiques.
L'objectif de l'école : un enseignement libre de la magie pour tous les sorciers sans distinction de naissance ni de rang social et un accès aux études pour les créatures magiques douées de raison. Certains lycanthropes ayant signé le Traité de Bonne Conduite des Loups Garous sont même admis dans l’école. Bien qu'inspirés de Poudlard pour l’établissement de quatre maisons, les quatre fondateurs refusent qu'elles portent leurs noms, mais préfèrent qu'elles s'inspirent de leurs patronus respectifs afin d'en transmettre les vertus à chaque élève l'intégrant : Plumsage, Ruseflamme, Cerchêne et Corbesonge.
Leur devise, en hommage au sorcier humaniste François Rabelais, est :
Thélème Utopia Magicae Universae
(l’Utopie Magique Universelle de Thélème)
Episode 2 : Les escarboucles de Cagliostro
1790 : Création à Paris du Ministère des Affaires Magiques
Incanté, Envoûté, Conjuré
(Devise du Ministère des Affaires Magiques)
Parmi les premières mesures prises par le Ministère, l'éviction de Fulcran Lestrange de la direction de Beauxbâtons est la plus marquante du courant révolutionnaire qui agite la France. Les né-moldus peuvent à nouveau suivre un enseignement magique dans l'école pyrénéenne. Aussitôt des voix s'élèvent pour la fermeture de Griffsor. Celle du Comte de Montlosier est la plus virulente. Ce mage influent est un farouche adversaire de Griffsor. Il voit en effet dans l'école une concurrente au contrôle des vouivres des puys sur ses terres auvergnates.
[ Pour rappel, les vouivres sont une variété de dragons qui portent sur leur front une pierre précieuse au rouge étincelant et aux grandes vertus magiques : l'Escarboucle ]
Montlosier va s'acharner avec une virulence peu commune contre les quatre fondateurs. Officiellement, il reproche les méthodes éducatives de l'école opposées, selon lui, à « l'ordre naturel des sorciers».
« Une fois encore, cette institution souhaite remettre en cause un ordre millénaire. Doit-on, pour les caprices d’un groupuscule de mages illuminés et autres druides ébouriffés, sacrifier l’héritage des générations de sorciers qui ont façonné notre civilisation ? Non. Telle est la seule réponse qui s’impose. L’esclavage des elfes de maison est une nécessité, mieux, c’est une chose naturelle. »
Extrait du discours d'introduction du Comte de Montlosier en 1791 lors du Conseil extraordinaire du Ministère des Affaires Magiques, concernant la demande d'affranchissement des elfes de maison par le corps enseignant de l'école Griffsor.
Le Comte de Montlosier est en fait le fournisseur exclusif d'escarboucles pour les alchimistes parisiens Cagliostro et le comte de Saint Germain. Ces deux alchimistes utilisent l'escarboucle pour produire des fioles “d'élixir de longue vie” qu'ils vendent à prix d'or à la cour. Nicolas Flamel lui, refuse d'être impliqué dans ce trafic, arguant du fait que «sa quintessence dépasse l'usage d'escarboucles». Pour répondre à la demande croissante de l'alchimiste Cagliostro en escarboucles, le Comte de Montlosier se sent obligé d’entamer une série d'abattage sommaire des vouivres vivant sur ses terres. Ces actes barbares de braconnage vont à l'encontre du Code International du Secret Magique et la proximité de Griffsor représente une menace pour son commerce secret.
Elaphe Daguet-Touffu va bientôt constater la raréfaction du cheptel de vouivres dans la région, et les quatre fondateurs vont mener l'enquête. Ils vont finir par découvrir la vérité et stopper ce trafic macabre en 1792.
Pour échapper à la justice, l'alchimiste Cagliostro va fuir la France. Il finira ses jours en Italie en 1795 et son crâne sera dérobé en 1797 par un bataillon de soldats polonais.
Le Comte de Saint Germain va quant à lui disparaître mystérieusement. Il fait l'objet d'une vingtaine d'avis de recherches internationaux pour trafic de créatures magiques et pratique de la magie noire et de nombreux aurors vont le traquer sans succès.
Montlosier va être banni de France pendant 10 ans. A son retour en 1802 il va se montrer relativement calme vis à vis de l'école, et pourtant il ourdit une vengeance qui va le dépasser lui même. C'est lui qui a engagé les soldats polonais pour déterrer le corps de Cagliostro et ramener son crâne. Il est en fait hanté par l'âme de l'alchimiste qui va progressivement prendre possession de son corps. L'esprit de Montlosier est emprisonné dans un coin de sa tête, témoin impuissant des actes impies que pratique Cagliostro à sa place. L'alchimiste défunt va user de nécromancie pour réanimer les corps des noyés du Lac Pavin et lever une armée de cadavres. Grâce à cette armée, il veut anéantir les dernières vouivres des puys pour posséder toutes les escarboucles restantes et devenir immortel. Il va aussi lancer une série d'attaques sur l'école, des élèves vont être blessés, d'autres vont disparaître.
Pour lutter contre cette menace, les quatre fondateurs vont unir leurs patronus au cours d'un puissant rituel. De cette magie naîtra le doyen, l'incarnation physique de l'esprit de l'école, qui veille désormais sur le lieu.
S'en suivra la terrible Bataille du Lac Pavin en 1819, qui verra s'affronter les quatre fondateurs contre Montlosier, transfiguré par l'âme noire de Cagliostro, et son armée de morts vivants. Vouivres, gobelins, centaures, fées et même la momie égyptienne ramenée par Desaix vont se joindre au combat contre le nécromant. Les flots ténébreux du lac maudit seront témoins de cette bataille homérique au cours de laquelle Elaphe Daguet-Touffu périra. Les créatures des puys vont emporter sa dépouille au fond des bois et vont lui ériger un sépulcre.
Montlosier, libéré de la possession de Cagliostro,va être incarcéré 10 ans à Azkaban. Il va sombrer dans la folie et le remord avant de s'éteindre dans son château en 1838. Son fantôme hante désormais l'école Griffsor.
Adalbert Glaperoux aura du mal à se remettre de la perte de son grand ami Elaphe. Il va quitter l'école pour une série de voyages en Asie, en Océanie et en Amérique du sud. Il reviendra épisodiquement à Griffsor et disparaîtra en 1826 lors d'une expédition au Népal.
Ambroise Corvo va enfermer le crâne de l'alchimiste dans un lieu sûr, puis il va entamer la rédaction d'un 19ème volume de l'encyclopédie : Inventaire Hautement Secret des Formes Noires de la Magie Interdite et de la Nécromancie. A la mort du Baron Corvo, le manuscrit disparaîtra. Il n'a jamais été retrouvé.
Hypolita Pégusar, déjà peu présente auparavant à Griffsor, va retourner militer pour la cause des créatures magiques et leur considération en tant qu'êtres. Elle va entamer une tournée internationale de sensibilisation à la cause. C'est en 1847, au cours d'un meeting à Athènes qu'Hypolita succombera, foudroyée par la piqûre du manticore qu'elle tentait d'amadouer en public.
Episode 3 : Le réveil de Griffsor
Malgré de multiples conflits avec d’éminents membres de la communauté des sorciers, l’école va continuer de dispenser son enseignement alternatif jusqu’en 1919, date à laquelle, suite au scandale de “l’invocation de la Mesnie Hellequin” et sous la pression du Ministère des Affaires Magiques, elle va décider de fermer ses portes temporairement.
L’établissement va “sortir du temps” le 11 Novembre 1919 pour une durée maximum de 100 ans, sachant qu'au delà elle n'aura plus la capacité de revenir. Le bâtiment s’est alors vidé de toute sa magie, devenant un lieu moldu durant le sommeil de l’école. Le doyen étant l'incarnation physique de l'entité de l'école, il est contraint de rester dans son enceinte et de veiller sur elle. Il prit une identité différente à chaque période de la vie du bâtiment : gardien du manoir, palefrenier quand c'était une ferme, employé du musée...
Griffsor se réveille !
(11 novembre 2019)
La stase magique qui englobait le manoir se déchire. Les bâtiments reprennent leur forme originelle. Les salles de classe réapparaissent, le bibliomusée se déplie, les parois et plafonds ré-arborent les blasons des quatre maisons...
En résulte la naissance d’entités incongrues, comme des effets secondaires de ce siècle passé à retenir une magie qui ne demandait qu’à exister. Les Sœurs Poussière prennent ainsi vie, elles sont le fruit de tous les savoirs accumulés dans les livres et les artefacts du bibliomusée. Bien que nouvellement créées, elles existent pourtant depuis la naissance de l’écriture et savent tout sur tout (du moment que ça a été écrit dans un livre de l’école...) Le portrait du général Desaix a lui aussi subi les caprices de cette magie contenue. Il en a tiré une passion ardente pour l’Égypte. Les groms ressortent de leurs galeries pour astiquer les casseroles et réparer les canalisations défectueuses.
Quant au doyen, il est introuvable. Mais, l’école ouvre enfin !
Élèves, colchics, enseignants, directeurs de maisons, énigmage, concierge et marchands des chausses trappes découvrent (ou redécouvrent pour certain.e.s) le fameux établissement. Ils vont devoir accomplir la glorieuse mission de lancer le sortilège de retour dans le temps. Pour cela, en plus de suivre leur cursus scolaire, ils vont explorer les lieux, interroger les témoins du passé et débusquer le doyen caché parmi le personnel de l’école. En effet, le doyen veut jauger ces nouveaux sorciers qui investissent Griffsor. Il va les confronter à diverses petites épreuves pour s’assurer qu’ils possèdent bien les principes éducatifs des fondateurs : Créativité, Curiosité, Connaissance, Intégrité.
Les élèves vont remplir leurs quêtes et le doyen va se révéler à eux pour qu’enfin, le sort soit lancé.
Episode 4 : Le second réveil !
(12 novembre 2022)
Tout aurait pu bien se passer pour l’école, mais c’était sans compter sur la terrible épidémie qui frappa le monde moldu. Celle-ci ne fut pas sans conséquence sur l’univers des sorciers. De nombreuses créatures magiques développèrent une forme ensorcelée du virus : la malepeste ! L’école ne fut pas épargnée et des écrouelles violacées couvrirent bientôt certains des résidents du manoir, créatures, plantes et minéraux, jusqu’aux bâtiments eux-mêmes. Le doyen n’eut pas d’autre choix que de rendormir l’école pour juguler le mal en attendant qu’un remède soit trouvé. Il en a profité pour changer d’apparence…
Venus de Norvège, d’éminents faunes botanistes ont mis au point un sérum qui empêche toute prolifération du mal, ils travaillent maintenant avec les professeurs de potions pour élaborer un antidote. Ils en profiteront aussi pour dispenser leurs connaissances aux élèves.
L’école peut donc rouvrir, à condition que tout soit rétabli et que le sortilège soit relancé, une bonne fois pour toutes !
Episode 5 : Une rentrée pharaonique
(11 novembre 2023)
Il aura fallu beaucoup de persévérance aux élèves pour que Griffsor puisse pleinement s'éveiller. Le doyen s’était camouflé en chien avant de finalement reprendre forme humaine. Mais, désormais, tout est en ordre. Tout ? Un petit détail vient cependant entacher ce tableau : Le général Desaix, son portrait plus précisément.
En effet, lorsque le sortilège de retour dans le temps a été lancé, le général était sorti de son cadre pour forcer le doyen à se révéler. Et depuis, il ne peut plus y retourner et il commence à dépérir. Seule l’évocation de l’Égypte, sa grande passion, le maintient en partie vivant. L’école s’est donc parée de ses plus beaux atours pharaoniques en attendant qu’une solution soit apportée pour guérir Desaix.
Ajoutons à cela une reprise des cours sous le regard suspicieux d’inspecteurs du ministère des affaires magiques, bref, la rentrée 2023 s’annonce pleine de mystères à résoudre.